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2G0 ÉTUDES LITTÉRAIRES COSTEMPOKAINES. tomber en morceaux, se dissoudre et s'amoindrir successi- vement au point d'être renfermée, pour ainsi dire, dans les limites du prétoire. Un jour donc de la fin du Ve siècle, elle disparut presque sans combat, parce que son existence n'était, plus depuis longtemps qu'une illusion et un souvenir. » Childéric délivra ensuite l'Orléanais et l'Anjou menacés par les Saxons; il s'allia presque aussitôt avec Odoacre, leur duc, pour s'opposer aux barbares qui envahissaient l'Italie ; il mourut entre 482 et 485 ayant réellement eu l'honneur de fonder la monarchie française, puisque ce fut lui qui donna à la puissance romaine le dernier coup de ce côté des Alpes. « Dieu, a écrit M. de Chateaubriand, abaissait d'une main l'empire romain et élevait de l'autre l'empire français ; Augustule déposait le diadème l'an 476de J.-C,, et l'an 481, Clovis, couronné de sa longue chevelure, régnait sur ses compagnons. » C'est de ce premier roi de France, que onze cent soixante- dix ans plus lardon a retrouvé le tombeau, à l'aide du- quel M. Cochet vient aujourd'hui nous tracer un tableau scrupuleusement exact des habitudes, des vêlements, des bijoux, du mobilier, des armes de nos pères. Rien n'est ou- blié et nous ne savons comment choisir; les armes, l'aiguille d'or, le cheval et ses harnachements divers, les tissus d'or, les boutons, les fibules, les boucles, les ceinturons, les bra- celets, les anneaux, les vases, les coffrets, les monnaies, M. Cochet étudie tout et on ne se lasse pas de le suivre re- construisant laborieusement ce majestueux édifice mérovin- gien. Dans ce tombeau on retrouva les abeilles qui servaient déjà d'emblème au souverain frank; on en comptait un grand nombre en or, mêlées aux royaux débris, et M. Cochet pense qu'elles provenaient des manteaux sur lesquels elles étaient vraisemblablement brodées, et à l'aide des plus ingé- nieux rapprochements, il arrive à prouver que Childéric de-