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144                   NOTICE SVR LE TERRITOIRE

fête de Saint-Denis de Bron, comme une grande foule de peuple
rentrait en Tille, dans la soirée, il y eut sur le pont de la Guilto-
lière un encombrement qui fut augmenté par la voiture de ma-
dame de Servient, marchant en sens inverse, dans la direction
de la Part-Dieu. Le tumulte fut à son comble et 238 personnes
périrent victimes de ce déplorable événement. La mémoire de
cette affreuse journée se conserva longtemps dans notre ville, et
je me souviens encore, au temps de ma jeunesse, d'avoir entendu
 parler du malheur du pont. Bref, on prétend que madame de
Servient, cause involontaire de cette catastrophe, fit donation à
l'Hôtel-Dieu de son domaine, situé sur la rive droite du1 fleuve.
11 est encore de tradition, qu'en mémoire de cette expiation, ce
 domaine prit le nom de Part-Dieu.
    Je ne sais si, après la lecture de l'acte ci-dessus, on pourra le
considérer comme une donation ou comme une vente? Le nom
de Part-Dieu ne date nullement de la donation expiatricc pré-
tendue, faite par madame Servient. En effet, dans son testament
 ouvert en l'audience delà sénéchaussée de Lyon, le 22 novembre
 1661, la dame Catherine Berton, veuve et héritière de Genis
 Dumas, sieur de la Part-Dieu, lègue à Etienne Berton, Flgssey
 et Duperron, la somme de 15000 livres, payable par Etieisnette
Berton, femme de Marc-Antoine Mazenod, au moyen du legs à
elle fait par ledit testament delà terre de la Part-Dieu. En 1661
 cette terre de la Part-Dieu appartenait donc aux mariés Mazenod.
Les Mazenod restèrent propriétaires de ce, domaine, que Cathe-
rine , représentant la famille, apporta en dot à Amédce de
 Servient, auquel elle survécut.
    La clause qui termine l'acte susdit prouve que le quartier de
la Guillotière était déjà peuplé de cabarets. Au reste, son nom
provient d'une guinguette, la grange de Guillot, bâtie au pied du
pont, dans le XIVe siècle. Cette dénomination remplaça peu à
 peu celle deBéchevelin (1). — Cochard, Guide du voyageur. —
   (.1) Béchevelin est aussi écrit Bcchevelcin; dans quelques pièces an-
ciennes on lit Béchevillain. On lui donne le titre de château et de maison
forte. Il était situé vis à vis du confluent du Rhône, et de la Saône, lequel
était autrefois plus rapproché d'Ainay.