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116 DE L'HOMME. Chaque fait observé dans la nature est comme un jalon qui trace notre route et nous empêche de tomber dans ces illusions nébuleuses. Lorsqu'un homme soumet son esprit à ce qu'il y a d'a- nimal en lui, l'amour-propre devient une passion grossière, l'amour de la propriété est de l'avidité, l'amour de la liberté est une licence sauvage, l'amour de la société est de la lubri- cité. Toute l'intelligence étant dirigée vers ce but, l'esprit apporte encore des exigences illimitées , infinies que l'a- nimal ignore. 11 en résulte une insatiabilité qui surexcite les forces de la vie et de l'âme. L'homme ainsi animalisé est plus horrible que l'animal le plus repoussant ; il est la plus méprisable des créatures. Est-ce donc la nature qui l'abrutit a ce point? Non. L'asservissement de l'esprit, sous la puis- sance des appétits sensuels, est le renversement de l'ordre divin établi dans la nature humaine. Nous avons parlé de corps et d'esprit. L'homme n'est cependant pas divisé en deux, mais on est obligé de diviser, de disséquer les actions et réactions delà matière et de ses lois, les actions et réactions de la vie sur cette matière, sur l'âme, suv l'esprit, sur l'homme enfin. Il n'est pas une agglo- mération d'êtres, mais bien une unité. On ne peut observer une succession de phénomènes dans la matière, dans la force motrice, dans la Aie, dans l'âme, dans l'esprit et vice versa. Tous les actes se passent en nous dans le même temps, ou mieux dans aucun temps. Chaque impression ve- nant de l'extérieur est en même temps une pensée. La pensée et la volonté de mouvoir un membre sont déjà le mouve- ment. Chaque fois que l'imagination est active, il y a activité du sentiment, de l'attention, du jugement de la volonté ; le ment parce que les hommes ne naissent pas égaux, et pour échapper à l'abus de la force, qu'on s'est réuni en société et qu'on a voulu l'établir l'égalité pac la loi. LICHIEMSERG,