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M2 DE L'HOMME. L'autel, la pagode , la mosquée , l'église , sont autant de voiles translucides qui cachent le saint des saints. Avec les progrès de la science, l'admiration de la nature ne fait plus naître la crainte, mais bien l'amour d'une sagesse ordonna- trice, d'une bonté toute puissante (1). Les types du saint, du vrai, du beau sont en nous. Com- ment pouvons-nous les transporter de l'infini dans le fini, et leur donner une valeur réelle dans le monde ? L'homme cherche l'infini et ne trouve que ce qui passe. Il cherche le vrai et trouve l'erreur ; il cherche le saint et trouve le péché ; il cherche le juste et voit le triomphe du crime et la couronne d'épines du Sauveur. Est-ce la faute de la nature, si le mal est l'erreur de l'es- prit humain apostat ? La nature, y compris notre corps avec ses penchants, n'est pas la source du péché et des douleurs qui en sont l'escorte. La cause en est dans l'erreur de l'homme, lorsque avec la puissance de son intelligence il se met au service des sens, lorsque au lieu de sanctifier le corps par l'esprit, il animalise l'esprit par le corps. La nature, esclave des lois qui lui sont imposées ne peut pécher. C'est elle qui enseigne le divin a l'esprit. Elle le force a observer, à essayer, a juger entre plusieurs expé- riences. Lorsque l'homme tombe dans l'erreur, elle l'avertit parla douleur;- s'il contemple»ce qui est fini et fugace, elle appelle ses regards sur ce qui est immuable. Au travers de ses désirs illusoires, elle lui apprend a regarderie vrai et le (1) Saint Augustin écrit à Maxime Gracchus : Et à présent, homme excellent qui as abandonné ma communion, cette lettre sera jetée au feu ou détruite d'une autre manière. S'il en est ainsi, un peu de papier périra, mais non ma doctrine.... Puissent les dieux te eonserver ! Les dieux par qui les peuples de la terre adorent en mille ma- nières différentes, dans un harmonieux accord, le père commun de ces dieux et des hommes. (Traduction de Chateaubriand.) *