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PETITE CHRONIQUE LYONNAISE DU XVIII" SIÈCLE. 1783. 9 janvier. A la dernière séance de l'Académie , M. Prost de Royer a lu son article sur les femmes, tiré du mot administration de son nouveau dic- tionnaire; les dames qui éloient en fort grand nombre à la séance l'ont com- blé d'éloges et se sont concertées pour lui donner de suite une marque éclatante de leur satisfaction. C'est pourquoi Mme de F... alla le remercier et l'embrassa au nom de toutes, ce qui a été l'occasion d'une foule de plai- santeries . Le jour de l'an, les dames de la société de M» de Flessellcs lu* ont fait présent de quatre robes de chambre assez amples pour en faire huft„ Le Cercle a fait présent à Mrae do Rochebaron, d'une bonbonnière en or en revanche d'une bourse à jetons d'argent qu'elle avoit donnée à ces Messieurs^ On vient de refuser d'admettre au-Cercle deux citoyens des plus honnêtes sous le prétexte qu'ils sont ennuyeux» 16 janvier. Le pont de la Mulatière, sur lequel on passoit depuis trois semaines, vient de s'écrouler, personne n'a péri* M. l'abbé Charrier et son neveu venoient d'y passer en voilure ; il ne reste qu'une arche du côté des Etroits; on dit que les maîtres des eaux et forêts vont faire un procès aux actionnaires parce que la navigation est interrompue, 6 mars. Le collège de l'Oratoire est en grande rumeur ; les écoliers ont tous perdu la tête ; on vient de les mettre sur un pied militaire. Ils vont se promener avec des tambours, trompettes, drapeaux. On va leur faire venir des fusils, en attendant ils font l'exercice avec des queues de billard de même que les Pères, le latm pour cela n'en va pas mieux,. 20 mars» Nous avons un -fameux prédîcateur qui attire beaucoup de monde à l'Hôpital, c'est le père Hyacinthe, carme, qu'on dit avoir été co- médien ; avant hier il prêcha contre les spectacles, l'on assure qu'il fit trem- bler tout son auditoire,, 24 avril. Le père Hyacinthe a prêché hier à l'Hôpital, il y avait beau- coup de monde ; il a considéré la femme dans les trois états de vierge, d'épouse et de veuve, et fait un tableau énergique de la véritable femme forte ; beaucoup de protestants ont suivi sa station de carême. Il a beaucoup d'onction, des gestes trop significatifs et qui sentent le théâtre ; il abuse