Revue du Lyonnais » série 2 - n°20 ( 1860 ) » pp.075

                         DE LA TÊTK-D'OR.                        75

 en deux domaines : celui de la petite Grange et celui de la
 Tête-d'Or.
    Le résultat de cette transaction fut le changement de place
 d'un chemin. Il a été dit précédemment que le pré des Trois-
 Maures, appartenant aux Jésuites, était enclavé dans les pro-
 priétés de l'Hôtel-Dieu, et que ceux-ci avaient été condamnés, à
 i'occasion d'un chemin par eux pratiqué pour y parvenir. De
part et d'autre on fit des concessions, et le bon accord fut ré-
tabli entre voisins. Ce pré des Trois-Maures ne provenait pas de
la succession de Jacques Lambert : car, en 1574, année dans
laquelle les héritières du susdit aliénèrent leur portion de do-
maine, il fut vendu par demoiselle Barbe Devarey à noble
homme Jacques Dugrymo.
    On peut croire que la bonne intelligence ne régna pas toujours
entre les propriétaires des deux parts du domaine de la Tête-
d'Or, et s'il ne survint pas de procès, il y eut probablement
échange de mauvais procédés. En effet, les recteurs , trouvant
qu'il était fort avantageux pour eux d'acquérir les terres voisines,
appartenant aux Jésuites, paraissent avoir mis le consulat en
avant, afin de faire cet achat. Or, comme cette affaire ne fut pas
traitée en droiture par les intéressés, on doit nécessairement en
conclure, qu'ils ne se trouvaient pas dans des termes de parfaite
amitié. Le prévôt des marchands eties échevins de Lyon négo-
cièrent donc avec les Jésuites de la maison de Saint-Joseph,
et ceux-ci, par contrat de vente en date du 40 juin 1735, alié-
nèrent en faveur de la ville leurs domaines de la Tête-d'Or et de
l'Emeraude. On comprendra combien il «tait à la convenance de
l'Hôtel-Dieu de posséder la terre des Révérends Pères, en lisant
dans le contrat quelques détails sur un voisinage trop immédiat,
et par conséquent fort gênant : « Le domaine Lambert ou de la
« Tête-d'Or consiste en une maison haute et basse, séparée de
« celle de l'hôpital général, du côté du soir, par l'arête du toit
« commune auxdites deux maisons, laquelle sert aussi de sépa-
« ration au reste des bâtiments qui sont du même côté           »
  Le domaine de lflfeieraude ainsi nommé, probablement parce
qu'il consistait principalement en prairies , possédait des bâti-