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530 DE LA PRIÈRE.
intelligible , lorsqu'elle s'y transporte par la prière ! G'esl-lÃ
qu'il est exact de dire, que l'homme peut tout ce qu'il veut 1
La volonté de celui qui, dans ces temps, aimait à ré-
péter ces mots, avait pour organes des armées, et au bout de
tous ses désirs se remuait un Empire : de là pour un moment
l'illusion. Plus tard, Napoléon n'eût pas redit celte parole.
Et les éléments lui eussent obéi comme les peuples, que sa
volonté irrassasiée se fut brisée d'impatience contre les li-
mites de ce terrestre pouvoir. Il recueillait la puissance en
ce monde, image de celle que recherche au fond la volonté...
L'homme aussi est un conquérant, le conquérant d'un Em-
pire infini ; son épée est la prière.
CHAPITRE XXXIL
DE L'EMPIRE QUE DIEU NOUS A CONFÉRÉ EN LUI PAR
LA PRIÈRE.
Qui peut calculer la puissance d'un agent intelligible
s'exerçant dans sa propre sphère? Qui mesurera la puis-
sance des attractions lorsqu'elles se meuvent dans l'empire des
cieux? Et qui donc saura la force de l'amour entrant, par
la prière, dans les domaines de la Félicité divine !
Ah ! le lien qui nous rattache à l'être n'est point un lien
étranger qui cherche à se nouer en Dieu : car notre force
est dans sa Volonté même par le désir qu^il a de nous créer.
Et quoi de plus? On n'ose le dire, c'est que les prières
de l'homme sont comme les ordres de Dieu même. « La foi,
disait Celui qui nous a apporté la prière, a le pouvoir de
transporter des montagnes. » Qui en douterait, la prière