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EN FRANCE. 183
qu'il importait de constater. La taxe minima du tarif actuellement
appliqué en France représente, en argent deux fois, en blé deux fois
et demie, en salaire de cinq à dix fois la valeur correspondante
de la taxe anglaise. Cette différence est déjà bien considérable ; elle
exprime cependant un minimum. La taxe maxima du tarif français
représente, en argent douze fois, en blé quinze fois, en salaire de
trente cinq à quarante quatre fois, la valeur correspondante de la
taxe unique du tarif anglais.
Ces chiffres sont saisissants. Il suffit de les énoncer pour faire
comprendre quelles influences fâcheuses le tarif français peut et doit
certainement exercer sur l'état social, sur les industries et sur le
commerce de la France.
Les motifs les plus puissants, les plus dignes d'attention exigent
donc que la France effectue au plutôt sa réforme postale. Devancée
déjà par les autres peuples pour l'exécution de chemins de fer, elle
est restée arriérée encore pour cette amélioration si évidemment
utile, si impérieusement nécessaire. Pour racheter ce retard com-
promettant, il faut au moins que, profitant des expériences faites
par l'étranger, elle se dote d'une réforme postale aussi large, aussi
complète qu'il soit raisonnablement possible.
Nous rechercherons , dans le prochain numéro de la Revue,
comment ce désirable résultat peut être réalisé.
BARRIIXON.
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