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VOYAGE A VIENNE. "279 rrtistes de Milan, célèbres au moyen-âge, dont le nom et le talent sont perdus. Mais Vienne a aussi des collections artistiques très nom- breuses et de très haute valeur. Quand on a cité les villes d'Italie, Paris, les Pays-Bas, l'Espagne, Londres, quelques villes d'Allemagne, pour leurs galeries de peinture, il est rare qu'on pense à Vienne, et pourtant celte capitale possède plusieurs très riches musées dignes à tous égards de !a curio- sité universelle. En songeant à cet oubli, passé en usage dans l'appréciation des richesses artistiques européennes, je me suis dit qu'il venait sans doute de ce que ces vastes galeries de l'empereur, de Liechtenstein et d'Eslerhazy, renferment des œuvres transplantées et peu d'oeuvres du pays. Cela ne cons- titue point un art autrichien. Qui a jamais entendu parler, en effet, de l'école aulrichienne dans le monde artistique? Vienne a fait beaucoup pour la valse, il faut le reconnaître; mais on n'a pas trop ouï dire qu'elle ait fait grand chose pour la peinture. On ne sait trop ce qu'il en est, à vrai dire, des expositions de Vienne. Toutes ces magnificences artistiques sont donc un éclat d'emprunt. Si l'Italie et ta Belgique décro- chaient les tableaux qui leur appartiennent; si la France r é - clamait le très petit nombre de toiles qui sont d'elle, dans ces splendides musées, les grandes murailles du Belvédère. du palais de Liechtenstein et de l'hôtel d'Eslerhazy, seraient bientôt mises à nu et déchues de leur splendeur arlistique. La galerie impériale du Belvédère se compose de sept vastes salons, à droite, qui renferment des tableaux de l'école ita- lienne, dont un grand nombre porte les noms et l'empreinte du talent des maîtres illustres. lîn nombre égal de salons, à gauche, a peine à contenir les richesses de l'école flamande. Ilubens y est surabondamment représenté par ces toiles ar- dentes, pleines de cette luxuriance de vie, de couleur et de formes, qui distingue et quelquefoiYdépaie les véhémentes