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     MORT DE M. BALLANCHE,
                     DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.




   La France vient de perdre un de ses plus beaux génies et la ville
de Lyon son citoyen le plus illustre dans les lettres. Pierre-Simon
Ballanche, de l'Académie française, est mort à Paris le 12 juin.
H était né à Lyon le 4 août 1776. Son père, possesseur d'un vaste
établissement d'imprimerie et de librairie, était un homme d'intelli-
gence et de probité. C'est lui qui publia les premières éditions du
Génie du Christianisme, et sa fortune datait de là. Pierre-Simon
Ballanche avait fait de la maison paternelle un petit centre littéraire,
auquel se rattachaient les esprits les plus distingués du pays. Une
pléiade d'hommes éminents est sortie de ce sanctuaire de l'étude et
de l'amitié. Camille Jordan, Dugas-Montbel,de Gérando,l'illustre Am-
père y formèrent avec Ballanche des liens étroits que la tombe seule
a brisés. Le vénérable M. Bredin, ancien directeur de notre École
vétérinaire, et quelques autres littérateurs de notre ville (1) conservent
encore le souvenir de ces réunions. C'est à Lyon même que Ballan-
che a composé et publié son poème d'Antigone, œuvre magnifique
et touchante dans laquelle Ballanche donnait à l'héroïne de Sophocle
quelque chose de ce caractère pieux, tendre et résigné que l'Évangile
est venu apporter au dévouement. Ses autres ouvrages, les Insti-
tutions sociales, l'Homme sans Nom, la Palingénésie sociale,
Orphée, la Vision d'Hébal obtinrent un succès moins populaire

  (i) Dans ce nombre figuraient M. l'abbé Bonnevie et l'un de nos peintres,
M. Richard ; et parmi ceux qui ne sont plus, nous pourrions ciler encore
M. Revoil, le directeur de notre Ecole de Saint-Pierre ; M. Bérenger ; M.
Grognier, de l'Académie de Lyon.