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DE LYON. 493 d'une colonie grecque et d'une colonie importante à Lyon. Mais troisième preuve, plus puissante encore que les deux autres. Examinons la nomenclature das martyrs qui, en 177, au temps de la persécution de Marc-Àurèle, donnèrent à Lyon leur vie pour la foi. Sur plus de cinquante martyrs qui sont nommés en différents auteurs (1), se trouve près de la moitié des noms grecs. Pothin, le saint évoque de Lyon, Atlale, Alexandre, Alcibîade qui, grecs de naissance, avaient suivi sans doute Pothin dans sa mission, Epagathe, Zacharie, Macaire, Philomenus, Hilpis, Aristée, le jeune Pon- lique, Zozime, Ëléazar, Apollonius, Alexandre, ïrophime, Epipode et les femmes Biblis, Rhodana, Zotica, Elpenipsa, Polamie. Portons notre attention sur ce grand nombre de martyrs grecs à Lyon, à une époque où les Romains, maî- tres de la Gaule depuis deux siècles, avaient dû se répan- dre dans toutes ses provinces et former la plus grande par- tie des habitants des villes principales. Cela ne montre-t-il pas l'importance de la colonie qn'avaient fondée les Grecs dans notre cité? Et qu'on ne dise pas que tous ces martyrs à noms grecs étaient, venus de l'Asie avec Saint Pothin. Comment croire que des femmes, que des enfants l'aient suivi dans un si long voyage? Ce n'est pas ainsi, ce n'est pas avec ce cortège inutile et embarrassant que les prédicateurs de l'Évangile marchent à la conquête des âmes. D'ailleurs les martyrs, Grecs de naissance, sont mentionnés expressément dans la lettre des fidèles de Lyon, et ils ne se trouvent qu'au nombre de trois. Et celte lettre des fidèles de Lyon et de Vienne qui raconte avec une si touchante simplicité les combats et le martyr glorieux de ces nombreux confesseurs de la foi, cette lettre (i) Eusèbe, Grégoire de Tours, Sidoine Apollinaire.