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528 DE LA PRIÈRE. qu'elle n'a plus besoin de m'étre expliquée. L'action de la volonté sur le Monde intelligible est celle de l'esprit sur l'es- prit, l'influence qu'exercent l'une sur l'autre, par leurs pro- priétés, des substances de môme nature. Or la prière est l'acte de la volonté. Semblable à l'attraction par laquelle les astres influent sur le cours des planètes, la prière de l'humanité est l'ascendant que le monde moral exerce sur le Monde in- telligible. Enfin, si la volonté a son action véritable et définitive dans le Monde intelligible, où elle agit directement, et non point dans ce monde sensible, où elle ne dépose qu'un simulacre d'actions, c'est donc en ce Monde intelligible qu'elle exerce toute la puissance qu'il est en sa nature d'exercer. L'être tend à la vie et à l'action. Dans l'ordre créalurel, vivre, c'est s'alimenter, puisque la créature ne trouve point en elle ses conditions d'existence; et agir, c'est profiler de sa vie pour la conduire au bul de toule vie, le bonheur. Il est donc tout simple que la volonté puise sa vie dans la réalité in- telligible et qu'elle y dépose ses actions. L'acle par lequel elle ouvre ses lèvres à la vie éternelle, est la prière, et les actions par lesquelles elle profile de sa vie, sont ses détermi- nations pour le bien, qu'elle dépose en ce Monde éternel pour y construire d'ici-bas sa demeure. L'action de la volonté sur Dieu est toute naturelle; mais la puissance de cette action devient incalculable. Remarquez que nous ne pourrons nous faire ici-bas une idée de la puis- sance de la volonté. Ne se manifestant sur la terre que par le moyen des organes, quelle que soit son énergie, la volonté ne peut dépasser la mesure de ces mêmes organes. Elle se trouve obligée de multiplier leurs opérations pour se suffire, mais elle les épuise toujours avant d'atteindre son but. Quel voyageur ne veut franchir mille fois plus de chemin que ses jambes n'en peuvent faire ; combien lui faudrait—il de temps