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522 DE I.A PRIÈRE. 11 n'y a de beauté que celle qui s'ignore. L'innocence qui se reconnaît disparaît dans cet acte môme. C'est l'amour pro- pre qui produit les formes de la laideur. 0 vous qui avez été déposés un moment sur celte terre, laissez donc à voire âme le vêtement que l'innocence lui a tissé dans le Ciel! Cette loi, de la beauté qui s'ignore, règne sur toute la vie spiri- tuelle, dans l'inspiration, dans la vertu, dans la poésie, dans la virginité, dans le génie, et dans la sainteté. Dieu lui- même s'ignore si son moi s'énorgueillisait sur une seule de ses perfections, où en serait l'infini ! comment les anges et les âmes des saints arriveraient-ils jusqu'à lui par les che- mins de l'innocence et de l'amour... Que les Cieux, que les Cieux sont doux ! Je n'en dirai pas davantage, ces choses portent trop d'é- motion dans mon cœur. Vous pouvez vous-même reproduire l'analyse de notre réédificalion spirituelle. Vous l'avez déjà compris, si l'orgueil n'est que la destruction complète de l'amour au sein de l'être, et si c'est par l'orgueil que l'homme a pu renverser en lui la loi fondamentale de l'absolu, de là celle de sa propre existence, et se mettre en état de ruine ; l'humilité n'est que la possession complète de l'amour au sein de l'homme, et c'est par l'humilité que l'homme peut réta- blir en lui la loi fondamentale de l'absolu, de là celle de sa propre existence, et se remettre en état de vie. L'humilité n'est pas tout à fait la sainteté, mais elle est comme la racine sur laquelle elle croît toute entière ! Les joies de l'humilité sont les joies du Juste, el ces joies nais- sent du sentiment délicieux de la perfection. C'est lorsque l'homme recouvre la sanlé qu'elle est pleine de délices pour lui, le sentiment de la perfection produit une impression analogue en notre âme ; et de telle sorte que le Saint s'aime. NTous avons le sentiment du juste. le sentiment du vrai,