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512 DE LA PRIÈRE. nets de physique, les instruments avec lesquels on commande aux éléments les plus impondérables et les plus puissants de la nature. Mais les sciences intelligibles nous apprennent qu'au milieu de notre âme il est des instruments aussi qui commandent dans l'être à des éléments autrement incoerci- bles et puissants. Quand on songe que l'homme, par la force de la prière, provoque un mouvement d'amour dans le sein de la Réalité infinie ! qu'il la contraint en quelque sorte, par une contrainte qu'elle aime, a descendre au gré de ses de- sirs, et à déposer en lui des dons qui lui assureront la vita- lité éternelle! Semblable à ces aiguilles aimantées chargées de soutirer la foudre, la prière attire la grâce sur l'homme comme une divine électricité. L'homme étant nécessairement en puissance d'être, son cœur est comme un germe vis-à -vis de l'absolu, ayant la fa- culté d'attirer en lui les éléments qui doivent le féconder et le nourrir; ces éléments sont ceux-mèmes qui composent la nature de Dieu. Or, dans l'état d'humilité, le cœur se trouve comme ce germe mis en terre au printemps ; la grâce de Dieu arrive de tous côtés, elle le pénètre, et peu-à -peu il se forme dans l'âme, par cette infiltration divine, une nature qui est réellement surnaturelle. C'est pourquoi Dieu trouve ses délices à habiter avec les fils des hommes.... Oh! qui n'a pénétré avec délice dans le sanctuaire des belles âmes ; qui n'y a déjà rencontré un Ciel tout préparé, et qui n'a voulu habiter par l'amour un de ces cœurs, de manière à y demeurer toute sa vie? Eh! croyez- vous que Dieu en soit moins jaloux, lui qui l'a porté dans son sein et nourri à ses mamelles ! Dieu est amour, il entre partout où il y a de l'amour. De même, l'amour entre partout où est Dieu. Et toutefois la prière est une clef d'or remise à l'amour !