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488 SUR LA COLONIE GRECQUE lois comme un peuple conquérant qui, étranger aux arts de la civilisation, ne connaissant que la chasse et la guerre, accueillerait sans doute avec plaisir des commerçants paisi- bles et inoffensifs qui lui apporteraient les arls et les pro- duits de l'industrie de l'Orient. Ils espéraient ainsi exploiter avantageusement les richesses de ce beau pays dont ces peuples à demi-barbares ignoraient le prix et la valeur. Animés par des motifs si puissants pour eux, ils fondèrent sur les côtes gauloises de la Méditerranée, la colonie de Marseille qui devint en peu de temps florissante. Toutes les côtes voisines furent bientôt peuplées de colonies qui, filles de cette colonie première, augmentèrent sa gloire et ses richesses. Monaco, Nice, Antibes, Céreste, Agde, Leucate, Roses furent en peu de temps fondées et subsistent encore. Ajoutons-y les villes maintenant ruinées de Tarente , d'Ol- bia, d'Athenopolis et de Rhodanusie, cette dernière ainsi que Roses, colonie particulière des Rhodiens qui jouent, un si grand rôle dans les émigrations de ces nations commerçan- tes. Ces villes devinrent des Emporium ou Marchés, vers lesquels les peuples voisins se rendaient, apportant les fruits de leur territoire et les échangeant contre ces biens si nou- veaux pour eux, ces riches tissus, ces parfums, ces orne- ments d'or et d'argent, ces vases ciselés que leur présentait l'Orient par les mains des Grecs. Mais ceux-ci ne se contentèrent pas des rivages de la Méditerranée. Désireux d'étendre leur commerce et de puiser à leur source les produits qu'on leur apportait des divers pays de la Gaule, ils résolurent de pénétrer dans l'intérieur. A l'Occident de Marseille, coulait un grand fleuve qui, pre- nant son origine au loin, formait près de son embouchure un delta, comme le Nil de l'Egypte et se jettait par plusieurs bras dans la mer. Près de là , peut-être même à l'embou- chure du fleuve, avait été bdtie une ville dont nous venons •