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                                    DE LVOlV.                                489

de parler, Rhodanusia. Les Grecs donnèrent au fleuve le
nom de cette ville et du peuple particulier qui l'avait fon-
dée, Rhodanos, nom qui, subsistant encore dans le nom
de Rhône, a fait tomber entièrement dans l'oubli le nom
celte primitif (1). Ils remontèrent donc ce fleuve, éta-
blissant des Emporium ou Marchés à chaque emplace-
ment favorable, tels qu'à Arles, au commencement du Delta,
ville à laquelle ils donnèrent le nom de Rhélènê, féconde (2),
à Avignon qui leur doit peut-être son nom et son origine,
au confluent de l'Isère qui leur apportait les productions
du territoire des Allobroges et transportait leurs marchan-
dises et leurs échanges jusqu'au pied des Alpes, ensuite
à Vienne où ils laissèrent sans doute une colonie impor-
 tante. Enfin ils remontèrent jusqu'à l'endroit où le Rhône
augmente ses eanx du tribut d'une grande et belle rivière.
C'est là que s'élève maintenaut notre noble et florissante ville
de Lyon. Les Grecs donnèrent à la rivière qui vient unir ses
eaux à celles du Rhône un nom tiré de leur langue, Arar (3) ;
mais ce nom qui a subsisté longtemps, que les Romains même
avaient adopté, n'a pu faire tomber le premier nom celtique
de Sancon (4), et celui-ci subsiste encore dans le nom mo-
derne de Saône.
   Une position telle que celle de Lyon dût frapper les Grecs :
ils comprirent les avantages qu'ils pouvaient en retirer pour
leur commerce. Par le Rhône, ils pouvaient communiquer
avec les Allobroges supérieurs et môme avec les Helvétiens :

  (t)     Pline, livre III, ch. 4. St-JirCme, sur l'ttpilre aux Galettes, III Å“uvres
tome     IV.
   (a)    De ÔT)).*;.
  (3)     D'AjO», se joindre : les Grecs avaient déjà donné le même nom à l'Hé-
rault,    Araura.
  (4)     « Arar, ditAmmieii Marcellin, quarn GeltiSanconam vocant.» LivreXV>
ch. 11.