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                     LETTRES



   LA SARDAIGNE.


   Mon voyage en Sardaigne était décidé et le jour du départ
fixé à une époqfl^ rapprochée; cependant mes amis ne
m'abordaient plus qu'en s'écriant: eh! bien, vous partez donc
pour la Sardaigne? Mais, mon Dieu, qu'est-ce que la Sar-
daigne? une ile abandonnée, un pays triste, malsain et fort
mal habité; que n'allez-vous plutôt à Athènes, à Constan-
tinople, à Jérusalem! ce sont au moins des contrées qui offrent
de l'intérêt; et puis, plus tard, vous pourriez nous offrir,
renfermées dans un beau volume Charpentier, vos impressions
de Quinze jours passés au Sinai, avec accompagnement
de réflexions profondes et aperçus nouveaux sur la question
d'Orient. Et si vous alliez en Espagne ! quelles chaudes
images vous y recueilleriez, et, à votre retour, quelle char-
mante relation vous pourriez nous composer, une relation
remplie de descriptions pittoresques de l'Alhambra, de Séville
et de Grenade, et bourrée de sérénades andalouses, de