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AUTCN. 327 caravanes y conduire leur bétail. Le Morvandeau, c'est en- core le Gaulois d'autrefois velu du sagum, aux longs cheveux, à la figure abrupte, au langage austère. Dans ses fêles, dans ses jeux, dans ses chansons langoureuses et qui ne sont que des espèces de ranz aux rhylhmes traînants, dans ses danses, dans ses combats, il est toujours celte. Ainsi, sa danse est toute militaire, il s'avance en présentant le poing et semble plutôt vouloir boxer que se divertir. — Il y a un ouvrage bien important à faire et au quel personne ne pense que moi peut-être, dans mon solitaire cabinet, ce serait un dictionnaire complet des étymologies celtiques. Il faudrait comparer tous les mots gaulois semés dans notre langue aux radicaux celti- ques. Avant que la Basse-Bretagne et le Morvan n'aient lout- à -fait perdu leur nationalité, ne pourrait-on pas retrouver ces radicaux dans la langue populaire qui s'y parle? Dans le Morvan, à l'ombre de ce Beuvray (mons bifractus), géant de ses rudes montagnes, il serait possible de recueillir les éléments d'un livre bien supérieur à celui de Bullet où la conjecture tient trop de place. — Mais on laissera s'éteindre la dernière tradition gauloise et on ne fera rien pour la science. L'agriculture est, comme l'art, l'histoire, l'archéologie, en magnifiques progrès à Autun. Je me rappelle le temps où le bassin éduen était un affreux et sauvage désert. Aujour- d'hui des domaines s'y forment, on commence à fertiliser ce sol si longtemps réputé infécond. Une société d'agriculture dont Autun est devenu le centre et la ferme-modèle de M. Rey, maire d'Aulun, opèrent dans celte contrée la révo- lution que la Saulzaye et M. Césaire Nivière ont commencée paisiblement dans la Bresse inondée, plus particulièrement connue sous le nom de Dombes. Il existe deux journaux à Autun, l'un de littérature, de nouvelles locales, etc, sous le nom à 'Eduen, à courte périodité, l'autre mensuel contenant les travaux de la Société d'Agriculture.