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328 AUTCN. Âutun est vraiment la reine et l'expression souveraine de tout le pays de montagne : elle est pour ces populations mon- tagnardes, pour tout le pays granitique, la ville par excellence, VRBS, depuis Saulieu au nord jusqu'à Couches au midi, et de Bourbon-Lancy au couchant à Nolay à l'orient. Malgré tous les monuments celtiques, latins, du moyen-Age qu'elle pleure, il lui reste de grandes choses et de grandes ruines. Les deux portiques romains si purs, si châtiés de style, dont l'un touchant à celte petite basilique latine qui va se relever, dit-on, avec une splendeur toute constantinienne, consacrée à Symphorien, martyr d'Autun, le temple de Janus, la pierre de Couard, vérifable tombeau égyptien, sur le chemin de ce fabuleux endroit qu'on nomme Briscou, où l'on voit réuni dans un étroit vallon tout ce que la plus verte nature, tout ce que les plus murmurants ruisseaux, tout ce que les plus neufs et les plus beaux accidents de terrain peuvent faire pour un paysage. Il lui reste ses grandes places, sa cathédrale , ses tours militaires du moyen-âge, ses murs d'enceinte, ses débris de temples, de naumachie, d'amphithéâtre et de théâtre, son collège, édifice princier orné de la plus admirable grille quej'ayevue, la jolie église de Notre-Dame, le petit et le grand séminaires, monuments immenses, le palais épiscopal, le plus vasle de France, après celui de l'archevêque de Rouen. C'est dans les bâtiments du collège, que se trouve la biblio- thèque communale riche en bons livres qu'on a le tort de prêter au public, hors du lieu qui les conserve. Cette ville, ancienne métropole desEduens, sœur de Rome sous les Césars, capitale de la Bourgogne sous plusieurs de nos ducs, n'est plus aujourd'hui que le chef-lieu ecclésiasti- que du département de Saône-et-Loire et l'un des quatre chefs-lieux d'arrondissements communaux du môme dépar- tement. — Ces deux arcs de triomphe que j'ai effleurés, ce mausolée mutilé de Couard, ces temples à demi-ruinés, des