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EN FRANCE. 263 autres. On ne saurait introduire la réforme dans ce service, sans être entraîné par la force des choses à étendre ce bienfait sur toutes les autres branches de l'administration. Si notre pays est enfin doté de cette grande amélioration, dont les effets seront si évidemment avantageux, il y aura lieu de faire un rapprochement historique qui ne manque pas d'intérêt. En 1653, M. de Velayer, alors fermier général des postes, fai- sait vendre, dans un bureau établi au palais, et moyennant un sou la pièce, des carrés de papier au dos de chacun desquels étaient im~ primés les mots : port payé. Toute lettre enveloppée dans un de ces carrés de papier, et jetée dans une boîte affectée au service des lettres, était rendue à destination franco de port. Ainsi, il y a deux cents ans, on faisait en France précisément ce que nous proposons aujourd'hui. C'est là une singulière coïn- cidence, qui est une preuve Douvelle en faveur de notre système. L'erreur est comme un labyrinthe ayant mille tours et détours et une seule porte : on a beau divaguer, on a beau s'égarer, il faut toujours en revenir à la seule issue possible, la raison. Espérons que, dans le cours de cette année, la réforme postale si utile, si nécessaire, depuis si longtemps réclamée, sera enfin accomplie. En démontrant qu'elle ne causerait aucune perturbation dans les revenus publics, nous avons détruit le seul argument op- posé à cette réforme. Aucun motif ne pourrait donc justifier un plus long ajournement. BARBILLON.