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226                       DE LA FOI.

de la conscience est ce qu'on nomme l'ennui, triste famine
qui jette l'ame dans le malaise du spleen.
   Et l'homme, au milieu du temps, a besoin d'être soutenu
par la conscience pour ne pas s'affaisser sur lui-môme. Il faut
que les brises d'en haut entrent dans cette poitrine altérée !
C'est le doux sentiment du devoir, en lui plus constant que
l'amour, qui ne le quitte pas d'un pas dans tous les actes de
la vie, qui le ranime à chaque effort, qui lui sourit dans
la douleur, transforme sa mélancolie et fait prendre la fuite
à l'ennui, ce Uiste voisin du remords. Car l'homme n'a
pas toujours le vin du cœur. El comme une mère , la
conscience reste auprès de l'infortuné ; elle veille à son
chevet, l'endort de son chant divin , et lui présente à son
réveil l'ambroisie intarissable. Ah! sans doute elle vient du
Ciel, celte fidèle messagère qui apporte la nourriture à tous
ceux qui font le bien !
   Mais que l'homme ne reçoive plus ce contentement sau-
veur, on le voit, dès-lors poursuivi par l'ennui, recourir au
plaisir pour remettre un aliment en son âme. Le fait a lieu
au haut comme au bas de l'échelle sociale. Celui-là seul qui
puise au contentement de la conscience peut mépriser le plai-
sir. Les hommes qui cherchent le plaisir attestent toujours
une bien petite conscience. Il faut se garder en général
des personnes qui ne rêvent qu'aux plaisirs, c'est une mar-
que certaine qu'elles ne font jamais du bien. Lorsqu'on
porte Dieu dans son cœur, si vous saviez combien on pense
peu au reste.
   Or, le Monde est précisément ce royaume du vide où l'on
s'en va de tous côtés à la recherche du plaisir. Ah! faites du
bien, vous verrez quelle jeunesse renaîtra en votre âme, et
de quoi vous redeviendrez capables !
   Le Monde, dans les classes nécessiteuses, n'aurait besoin
que d'un meilleur exemple des classes plus élevées, et d'un