page suivante »
DE LA FOL 213 Le cœur qui n'aime pas s'use vite. L'espérance et le désir s'affaiblissent, l'homme devenu indifférent à la vérité comme à l'erreur, ne prend môme pas la force de nier. L'âme tombe dans un état de scepticisme pratique, comme si le faux, comme si le vrai étaient également vains. Dès-lors on n'étudie plus pour connaître, on ne parle plus pour convaincre, mais pour retirer sa pensée de l'assoupissement. La vérité n'éclaire plus, elle amuse ; et, par une paralysie affreuse, l'esprit la voit sans y adhérer. Cette manière d'être et de voir a existé de tout temps, comme les cœurs qui la font naître. Saint Paul disait : « Pre- nez garde que personne vous séduise par la philosophie sui- vant les traditions des hommes et les éléments du Monde. » Cette philosophie suivant les hommes est celle qu'a produit l'esprit; et le Monde se compose en effet de cet ensemble de doctrines et de coutumes qui, répondant aux faiblesses du cœur, ont opposé à la Foi le point de vue humain. Il est surprenant sans doute de trouver dans l'humanité deux races aussi différentes que celle des hommes de la foi et celle des hommes de l'esprit. Mais l'esprit cherchant le relatif en tout, finit par n'y plus rencontrer l'absolu, voilà pourquoi il le nie; le cœur ne voyant rien dans le relatif qui puisse le combler, cherche s'il n'est pas d'autre lumière qui le conduise à son bien, voilà pourquoi,il y arrive. Et par là s'établit la différence des âmes. Heureux les pauvres d'esprit, le royaume du Ciel est à eux ! O homme, la réflexion vieillit et fait sécher la pensée; l'inspiration la ravive en la tenant à sa source. Combien il faudrait changer d'habitude.... Si tu es sage, écoute toujours la pensée qui te vient à ton réveil. Dieu entre le premier dans l'âme ; fais en sorte que ton esprit n'y vienne qu'après le sien. L'esprit n'est que l'esprit de l'homme! Et là se voit son