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186 LA MARGUERITE AU »ÉSESP01R. « Avec l'oubli sur moi je sens l'ombre qui passe : « A voyager sans but je m'épuise et me lasse, « Semblable aux fantômes errants. « Autrefois, de mes nuits les lueurs étaient belles; « Sous le cie\ azuré de mes rapides jours, « Mon bonheur imitait les folles hirondelles « Qui, dans les mômes nids, sur les mêmes tourelles, « Au printemps reviennent toujours. « La France alors voyait de ses aigles flétries « Disperser en exil les héros généreux ; « Elle couvrait de deuil leurs images chéries ; « Et moi, sauvage enfant des bois et des prairies, « J'avais aussi des chants pour eux. « Alors c'était la vie inspirante et rêveuse. « Mais les nobles espoirs ne sont pas revenus, « Qui brûlaient ma pensée en la rendant heureuse; « J'ai souffert et pleuré. L'épine douloureuse « Déchire aujourd'hui mes pieds nu. « Mon Dieu! qu'avez-vous fait de ma blonde jeunesse? « Elle était pure en moi comme l'ange du ciel,