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donné qu'il fut fait des fouilles dans les alentours de l'église
de Sainl-Trénée, où l'on dit qu'est enfoui un tombeau antique
portant des inscriptions grecques et latines.
   — Une découverte qui n'est pas sans quelque importance
sous le rapport archéologique, vient d'être faite en cette ville,
dans la cour de la maison portant le n° 2, rue Lafont. On a
Irouvé, à 7 mètres environ au dessous du sol, des fragments
de marbre dont la présence à une telle profondeur s'explique
difficilement dans un lieu qui, suivant toutes les traditions,
n'était jadis qu'un vaste marais. Il est facile de reconnaître,
dans ces fragments des moulures qui ont dû appartenir à des
entablements de colonnades, et des cheveux d'un bon style,
qui proviennent de statues. Il y a lieu de croire que ces débris
d'un autre âge, dont plusieurs portent encore l'empreinte du
feu, sont enfouis en cet endroit depuis l'incendie de l'an 59,
qui détruisit Lugdunum en une seule nuit.




   Nous apprenons de source certaine, que le beau cabinet d'objets d'art de
M. Didier-Petit va nous être enlevé par la capitale, pour être dispersé
entre plusieurs mains. Nous ne pouvons croire que la ville de Lyon se
laisse ainsi déposséder d'une collection du moyen-âge, unique en son genre,
et vraiment nationale. Armes, meubles, christs de toutes les époques, riches
émaux comme Paris n'en possède point, manuscrits et livres rares, étoffes
anciennes, sculptures, objets d'art ; tout le moyen-âge est là, dans ses mani-
festations les plus étonnantes. Nous avons trop de confiance dans le goût
éclairé de M. Terme et dans les lumières de notre conseil municipal pour ne
pas penser qu'une proposition sera faite à M. Didier-Petit, puis qu'il est obligé
de vendre un cabinet si laborieusement formé, et qui serait si précieux à
consulter pour nos artistes, nos dessinateurs de fabrique et nos littérateurs.
Notre compatriote, M. Didier-Petit, nous en sommes sûr, ferait même un
sacrifice pour conserver à sa ville natale les trésors artistiques qu'il a rassem-
blés à grand frais et avec tant de soins persévérants.
  Il est à croire que si la cité se rendait maîtresse de ce beau dépôt, la plu-
part de nos riches amateurs légueraient, en mourant, leui»richesses artisti-
ques, pour les savoir réunies à cette remarquable collection.