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22.9 avantages seront recueillis par la population lyonnaise com- me par les populations du pays tout entier. On a cherché à savoir si les premières étoffes dont l'hom- me fit usage pour se vêtir ne furent qu'un assemblage im- parfait, qu'une grossière adhérence de la laine qu'il tirait de ses troupeaux, ou si tout d'abord, il sut recourir à l'art de filer cette matière et de tisser le fil qu'il en obtenait. Sans nous préoccuper de cette question nous reconnaîtrons que l'art de filer et de tisser ra laine remonte à la plus haute an- tiquité, nous ajouterons qu'il nous paraît non seulement pro- bable, mais à peu près certain que, dès son origine, la fabri- cation du drap était ce qu'elle est de nos jours, sauf les modifications survenues, non pas dans le principe lui-même, mais dans quelques-uns des moyens d'exécution. Ainsi, quand toutes les branches de l'industrie empruntaient de si grands secours aux sciences chimiques et mécaniques; quand la belle invention du Jenny-Mull centuplait la production du coton filé; quand l'admirable conception de Jacquard opérait une si imposante et si heureuse révolution dans la fabrication des soies; quand le lin subissait lui-même la fila- ture mécanique ; quand la vapeur appliquée, comme force motrice, nous faisait sillonner les mers, parcourir de nou- velles voies de communication, franchir toutes les distances avec la rapidité de l'éclair; quand on obtenait simultanément et par un seul et même appareil, le filage et l'ouvraison de la soie ; en un mot, quand un mouvement général et pro- gressif s'exécutait autour d'elle, l'industrie de la laine de- meurait stationnaire. En s'efforçant d'améliorer la qualité du drap, on ne s'était attaché qu'à perfectionner les diverses opérations dont l'ensemble constituait sa fabrication, et non à supprimer aucune de ces opérations. Cependant c'était la suppression totale de certaines manutentions préparatoi- res, regardéesjusqu'ici comme les plus essentielles et les plus