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196 naissance des persécuteurs le divin objet de leur foi et de leurs hommages. « Deux raisons, dit M. Belloc, avaient engagé les chrétiens à choisir le poisson pour emblème: et d'abord, les lettres dont se compose le mot grec i%foç (poisson) sont les ini- tiales des noms de Jésus-Christ, ainsi que le fait remarquer Optât, évoque de Milève en Afrique : le nom de poisson, écrivait cet évoque au milieu du IVe siècle, contient en grec, par chacune de ses lettres, et en un seul mot, plusieurs saints noms qui sont ceux de Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sau- veur: piscis nomen, secundum appellationem grœcam ix^c in uno nomine, per singulas litteras, turbam sanctorum no- minum continet, id est latine : Iesus-Christus, Dei Filitfs, Salvator(i). » Ainsi la lettre l (iota) de i^euî représente la première du mot i^os; la lettre x (chi), représente la pre- mière de xplç°s'i la lettre 6 (thêta), la première defcou(dei) ; la lettre u (upsylon), la première de vtoj (filius); la lettre T (sigma), ou s, la première de lomp [salvator, ou sauveur);, et ainsi t/8uç représente en abrégé : iwauç xwsSsou vl°î 2oT»p Ce ne sont pas seulement les premiers chrétiens qui ont imaginé de renfermer plusieurs mots en un seul, en for- mant celui-ci des initiales de tous les autres ; car nous avons plusieurs devises ainsi composées, et qui, par là même, sont pour nous autant d'énigmes dont la solution est très dif- ficile à trouver. On sait que les Arabes, qui inscrivaient sur leurs armes et sur plusieurs ustenciles un ou deux versets du Coran, ne gravaient souvent que les initiales de chaque- mot de ces versets, pour que l'espace destiné à l'inscription put la contenir toute entière. Cette écriture abrégée offre sans doute une difficulté insurmontable à celui qui n'a point acquis d'une longue habitude la connaissance des versets (1) (Optai Milevil. in bibl. palrum; T. IV, lib. III).