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     Les librarii dont j'ai parlé ailleurs, ceux qui exerçant leur pro-
  fession pour les bibliopolœ, et multipliant les exemplaires des livres
  dont ceux-ci faisaient le commerce, tenaient lieu alors des typogra-
  phes de notre époque, ces librarii, dis-je, ne formaient pas à eux
  seuls la classe nombreuse des écrivains de profession, si souvent
  mentionnés chez les anciens. Sans parler de ceux qui remplissaient
 des offices publics fort divers, et liés aux diverses branches des ad-
  ministrations, nous en voyons un bien plus grand nombre encore
 dans les maisons des particuliers, désignés par les dénominations
 génériques de Scribœ, ou Scriplores, et par celles de Servi a manu,
  Amanuenses, Anliquarii,       Notarii, Librarii, etc., lesquelles se
 présentent fréquemment chez les auteurs ou dans les inscriptions,
 et quoique différentes dans leur origine, avaient cependant entr'elles
  plus ou moins d'affinité ou de synonymie dans l'usage commun (1).
s Ceux-ci étaient esclaves, condition commune do tout ce qui était
,
jemployé alors aux services domestiques; carie christianisme n'était
 pas venu encore effacer ce grand outrage à l'humanité, qu'avaient
 sanctionné les institutions de tous les peuples, mais qui, nulle part,
  n'était aussi monstrueux qu'à Rome.
     Ces scribes étaient occupés fort diversement; et, outre les déno-
 minations que je viens de mentionner, ils étaient encore distingués
 entr'eux par des appellations plus spéciales, empruntées à la nature
 même de leurs fonctions, suivant qu'ils étaient chargés de registres
 ou do notes de comptabilité, de la correspondance de leurs maîtres,
 d'écritures relatives à des études littéraires, ou bien de journaux,
 destinés peut-être à des mémoires historiques. Ainsi, sur les marbres
 antiques, plus encore que chez les auteurs, on trouve ces esclaves
 désignés par des expressions comme celles-ci: A RATIONIBYS(2);

   (t) J'ai donné une dissertation sur les LIBRARII et les NOTARII chez les Ro-
mains, et dans VantiquiU ecclésiastique : on peut la voir dans le tome VII de
Œuvres choisies de saint Jérôme, traduites par MM. Grégoire et Collombel, ou
pp. 188-246 du tirage à part intitulé : Notes historiques, biographiques, archéo-
logiques et littéraires concernant les premiers siècles chrétiens.Lyon, i&ii,in 8°.
   (2) Muratori, Nov. thés., tom. II, p. CM, 8. ^-Fabretti, Inscript, domest.i
p. 248, 8.—Maffci, Mus. Veron., p. LXXX1I. 2. Colonia a aussi mentionné