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     Etant allé, dans les premiers mois de 1841, consulter à la
  bibliothèque d'Aix le manuscrit de Deville, au lieu d'un seul
  volume de peu d'intérêt que nous espérions analyser en quel-
  ques heures, nous y trouvâmes non pas un ouvrage complet,
  mais des matériaux précieux et en grand nombre, des do-
  cuments inédits, des dissertations faites avec goût et critique,
  différents projets d'histoires du clergé de la primatiale de
  Lyon, ainsi que des églises de Saint-Nizier, Saint-Paul,
  Saint-Etienne, Sainte-Croix, Saint-Just et Saint-Irénée;
  enfin des essais ou plutôt des portions d'histoires complètes et
  mises au net, que la mort de l'auteur paraissait avoir in-
  terrompues.
    Nous acceptâmes avec plaisir la nécessité de prolonger d'un
  mois au moins notre séjour en Provence, et nous commen-
  çâmes aussitôt à lire tous les ouvrages de Deville que possède
 la riche bibliothèque d'Aix. Une quinzaine de gros volumes
 passa ainsi successivement sous nos yeux, et nous trouvâ-
 mes dans leur étude de vives jouissances. Etonné du grand
 nombre de faits nouveaux qui s'y rencontrent, charmé de la
 logique du sacristain, de son courage, de sa conscience et de
 son imposante érudition, nous aurions vivement désiré de
présenter aux lecteurs de la Revue quelques renseigne-
ments biographiques sur un personnage si recommandable,
dont peu de personnes cependant soupçonnaient l'existence.
Mais toutes nos tentatives de découvertes furent vaines, et
le nom de Deville resta pour nous, comme parle passé, en-
touré de nuages et d'obscurité.
    Sa demeure, il est vrai, ne nous est pas inconnue; un projet
de lettre qui fait partie de ses volumineux documents, nous
apprend que le 25 janvier 1760, il habitait à Lyon, place
Saint-Jean, près de la poste. Il signait: Deville, sacristain
et custode de Saint-Etienne. Pernetti le dit frère des deux
Deville qui étaient libraires à Lyon au milieu du XVIIIe