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Là-haut furent cueillis sur les prés en émail
Le mystique rosier qui flamboie au vitrail,
L'acanthe et le lotus qu'en légères couronnes
L'Ionie a tressés au faîte des colonnes.
Avant qu'un ciseau grec et qu'un pinceau romain
Les fixât pour toujours sous l'œil du genre humain,
Les vierges au long voile et les nymphes rivales
Là-haut menaient en chœurs les danses idéales,
Et, suspendant leurs jeux, là, ces filles du ciel
Ont posé devant vous, Phidias, Raphaël !
Là, sur ton aile, d'or vers l'infini guidée,
Tu montais, ô Platon, au séjour de l'idée.
C'est là qu'à son amant Béatrice a souri,
Et là son regard d'aigle, ô Dante Alighieri,
T'emportant dans sa flamme à travers les dix sphères,
T'a du monde divin révélé les mystères.

C'est là qu'enfin Psyché vécut son premier jour,
Tant qu'avec l'innocence elle garda l'amour ;
Comme en un joyeux nid de fleurs et de rosée,
Par un souffle divin l'ame y fut déposée;
Et, près d'elle éveillés dans l'herbe de ce sol,
Du bord de son berceau mes chants prendront leur vol.

Mais au seuil de ton œuvre inscris donc la prière,
Et dis en commençant d'où te vient la lumière,
O poète; malheur aux hymnes qui naîtront
Sans que le nom de Dieu soit gravé sur leur front !

Je sais au ciel trois sœurs qui, les mains enlacées,
Font jaillir sous leurs pas l'or des bonnes pensées;
La Grèce en adora les corps chastes et nus,