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avec Barthez. Ce dernier, dont Montpellier garde le culte, avait voulu
mettre en lumière cette force d'organisation qui préside aux phénomènes
matériels dans l'être vivant et les oriente vers la conservation de la vie,
en un mot : qui les anime. Et Barthez avait éprouvé la nécessité — nous
n'avons pas à dire ici pourquoi — de distinguer ce principe animant, de
l'âme intellectuelle, de l'esprit. Il l'appelait « principe vital ».
     La biologie contemporaine ni la philosophie n'ont retenu cette dis-
tinction. Une connaissance plus réfléchie, et plus scientifique aussi, de
l'homme vivant a remis en honneur la doctrine traditionnelle du « com-
posé humain ».
     Mais si certains médecins ont eu tort de croire à l'existence en
l'homme d'un « principe vital » distinct de l'esprit, et si certains aussi ont
répété à tort que la vie pouvait échapper aux lois physiques et chimiques,
ils ont eu, du moins, le mérite immense de libérer la physiologie du mé-
canisme pur, et de montrer que le vivant est irréductible à l'analyse. Leur
labeur a préparé la voie à la biologie contemporaine et à la médecine d'au-
jourd'hui, qui étudie l'homme avec la préoccupation de le connaître dans
le fonctionnement même de ses appareils organiques et de ses facultés
psychiques, dépassant ainsi le cadre de mort de la matière, pour essayer
de saisir la réalité de l'unité vivante.
      A ces divers titres, les opinions des médecins lyonnais du xixe siè-
cle nous ont paru intéressantes à rappeler et à rapprocher dans un tableau
d'ensemble. Outre l'attrait qu'offre toujours l'histoire locale, le témoi-
gnage des luttes intellectuelles passées éclaire les conquêtes laborieuses
qu'elles ont permises.
                                     H

     Nous nous sommes reporté pour cette étude aux ouvrages publiés
par les auteurs dont nous parlons. Le livre de J.-P. Pointe, Loisirs médi-
caux, Lyon, Savy, 1844, a guidé nos recherches, grâce à la liste qu'il donne
des médecins de l'Hôpital général de Notre-Dame de Pitié du Pont du
Rhône et Grand Hôtel Dieu de Lyon, depuis 1531 jusqu'en 1845. Nous
avons puisé encore des renseignements dans la Biographie Médicale, en
7 volumes, qui termine le Dictionnaire de Jourdan, Paris, Panckoucke,