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faisaient du « principe vital » une entité ; il concevait la force vitale comme
une tendance innée, une idée immanente comme on dira plus tard.
     Ne convient-il pas aussi de souligner les derniers mots de Valette, et
ne traçait-il pas le plan de la «Médecine humaine», lorsqu'il demandait que
le médecin ne cesse de considérer l'économie vivante sous ces quatre as-
pects à la fois, physique, chimique, vital et psychologique ? Son désir
devait, malheureusement, rester longtemps incompris.


                                     a

      A la même époque, la pathologie générale était enseignée à l'Ecole de
Médecine de Lyon par un physiologiste célèbre, Brachet Jean-Louis, né
à Givors en 1789, mort à Lyon en 1858.
      Il n'est pas inutile d'insister assez longuement sur les opinions de
Brachet, d'abord en raison de leur intérêt, étant donné l'importance scien-
tifique de ce maître lyonnais et, en outre, parce que, généralement, on
classe Brachet parmi les adversaires des discussions philosophiques en
médecine.
      Dans la Notice historique sur la Vie et les Travaux de Jean-Louis Bra-
chet, qu'il lui a consacrée, Lyon, Vingtrinier, 1859, F.-F.-A.Potton, ancien
médecin de l'Antiquaille, insiste sur cette méfiance de Brachet vis-à-vis
des théories métaphysiques. Cela n'est pas exact : Brachet ne permettait
pas à la philosophie de trancher une question physiologique, mais il ne
refusait pas d'étudier, avec les lumières de la physiologie, les problèmes
philosophiques, ni de tirer les conclusions métaphysiques que compor-
taient ses observations scientifiques.
      Potton prend soin de mettre en exergue de son éloge ces paroles de
Y Encyclopédie des Sciences médicales, dues à Bayle :
      « Dans chaque science, mais surtout en médecine, une des études les
plus curieuses et les plus utiles est, sans contredit, celle de l'histoire des
hommes qui ont enrichi, perfectionné, illustré la science, ou même qui
ont exercé sur sa marche une influence funeste ; si, en recherchant les
erreurs, en observant les écarts de l'esprit humain, on apprend à les éviter,