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puisque les facultés de celle-ci ne peuvent commander aux principes or-
ganisateurs. Ainsi il va sans dire que les végétaux n'ont point d'âme 1 ;
et cependant ils vivent, ils se développent comme nous, parce que les
mêmes actions physico-chimiques s'y passent, et que les mêmes opéra-
tions provoquent des mouvements comparables ».

                                                     B

     Une réponse aux idées de Gabillot était donnée dans une étude du
docteur Martin le jeune, médecin de l'Hôtel-Dieu en 18092. Il publie,
en 1843, Paris, Baillère, et Lyon, Savy, De l'Habitude, de son Influence sur
le Physique et le Moral de l'Homme et des Dangers qui résultent de sa brus-
que Interruption ». Il y juge ainsi Gabillot :
      « ...C'est la vie de nutrition commune au règne végétal et au règne
animal qui s'approprie toutes les substances qui lui conviennent pour
l'entretien, l'accroissement et même la recomposition du corps vivant ;
ce qui fait qu'après un certain temps, les éléments matériels du corps ne
sont plus les mêmes, parce qu'ils ont été renouvelés par l'action continue
de cette vie organique. Cette opération généralement admise vient d'être
combattue par notre estimable confrère, le docteur Gabillot, de Lyon,
dans un ouvrage publié en 1841, où il s'efforce de prouver que les molé-
cules de nos organes et de nos tissus conservent l'essence et les propriétés
qu'elles ont reçues avec la vie et qu'elles ne peuvent ni ne doivent jamais
changer.
      « Cette opinion est en contradiction évidente avec celle de Cuvier et
 de Chausset et avec les expériences faites récemment parM. Flourens ».
      Dans son ouvrage, Martin ne se range pas aux idées de Barthez. Il
 remarque d'abord :
      « Le principe de la vie est le secret du Créateur ; il n'est permis à
 notre intelligence que d'en observer les phénomènes et d'en étudier le
 mécanisme, sans avoir la prétention d'en connaître le ressort. Tout ce qu'on

      1. L'auteur confond ici âme et esprit. Il pourrait servir d'exemple lorsque, en histoire de la philoso-
 phie, on montre à quelles difficultés aboutissait le cartésianisme, oublieux des notions de l'Ecole sur l'âme.
      a. Martin le jeune a un frère, Aimé Martin, qui est, lui aussi, docteur en médecine.