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                               DEUX POÉSIES
EN L'HONNEUR DES DAMES DE LYON ET DE PARIS


     C'est toute une branche de la petite littérature poétique des xve et
xvie siècles que forment ces pièces, souvent d'une assez médiocre proso-
die, qui mettent symboliquement en conflit ou en parallèle les femmes des
diverses villes de France et d'Europe. L'imprimerie naissante prolonge le
succès d'un genre toujours très apprécié, surtout lorsqu'il est pénétré,
comme dans le célèbre : // n'est bon bec que de Paris, de Villon, de toute la
verve satirique du Moyen Age.
     A cet instant même, le cadre de la vie courante s'élargit, la reconstitu-
tion de l'unité nationale enlève aux voyages leur caractère exceptionnel.
Poètes et rimailleurs se déplacent et nous font profiter de leur expérience.
En 1451 déjà, l'Italien Antoine Astesan célèbre en un long poème latin
la beauté des villes qu'il avait traversées 1. Les guerres d'Italie surtout con-
tribuent à mieux faire connaître ces pays méridionaux où l'expansion ur-
baine avait amené une incomparable prospérité, Milan, Venise et Naples,
leur vie facile et raffinée.
     Au débouché des Alpes, c'est à Lyon pour la première fois que le
voyageur ou l'homme d'armes reprenait véritablement contact avec la vie
française, et la comparaison s'établissait tout naturellement dans son esprit :
                       Au Perche est la grosse aumaille
                       Et a Millan les bonnes mailles ;
                       A Lyon sont les taverniers,
                       En Lombardie les usuriers2.
     1. Lyon n'y est pas oublié. Voir : Paris et ses historiens (Collection de l'histoire générale de Paris), pp.
564-565.
    2. « Le dit des pays », pub!, car A de Montaiglon, Recueil, des poésies françaises des XVe et XVIe siècles,
t. V, pp. 106-116.