Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                 -498-
     A Hippocrate, il associait Barthez, le grand Barthez, disait-il, qu'il
qualifiait « honneur de la France ». Et faisant allusion aux critiques que
certains adressaient au maître du vitalisme, Devay répondait :
     « Traiter de galimatias ses conceptions, c'est se déclarer publique-
ment soi-même de la plus grande incompétence en fait de médecine pra-
tique ».
                                      H

      Chose curieuse — et qui montre combien l'esprit humain a de la
peine à saisir la vie dans sa réalité et son unité — tandis que le professeur
de clinique médicale parlait ainsi, le professeur adjoint Bénédict Teissier,
en inaugurant son cours du semestre d'été, le 12 avril 1855, exposait Des
Principes généraux de la Clinique médicale, Lyon, Vingtrinier, 1855 :
reprenant le mot de Brachet, il se déclare organo-vitaliste. Pour lui, « la
meilleure méthode d'enseignement clinique doit être autant vitaliste
qu'organicienne et autant organicienne que vitaliste...
      « ...Ce n'est pas en mettant toujours en opposition le solidisme et l'hu-
morisme avec le vitalisme, Van Helmont et Baglivi, Stahl et Th. Bonnet,
Bordeu et Boerhave, Barthez et Broussais, M. Lordat et M. Bouillaud,
l'Ecole de Montpellier et celle de Paris, qu'on favorisera les progrès de la
science ».
     Quand, poursuivant sa pensée, B. Teissier écrit :
     « Les discussions théoriques et systématiques ne font souvent que
jeter la confusion dans les esprits et ébranler la croyance médicale », on
serait tenté de voir là un témoignage de scepticisme. Se méfier ainsi des
conceptions générales n'est-ce pas avouer l'impuissance radicale de l'esprit
humain à connaître ce qu'il est vraiment de sa nature de savoir, l'idée ? Et,
cependant, B. Teissier ajoute aussitôt :
      « Le scepticisme tue le courage et l'esprit de recherche ».
      Comment concilier ces pensées successives ?
      A travers ces lignes se fait jour une conception de « la science » qui va
— malheureusement — régner en maîtresse durant de longues années.
      On entendra par science une série de notions précises, pour la con-
naissance desquelles l'instrument du savoir sera la mesure et le poids ;