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      Pour les uns, la vie se réduisant à une suite de phénomènes physiques
et chimiques, elle est en définitive mécanisme pur : tout y est maté-
rialité.
      L'observation de la réalité oblige, au contraire, selon les autres, à
reconnaître dans la vie quelque chose de plus que cette succession : un
ordre, une direction, une fin.
      Parmi ceux-là, quelques-uns ont cru même que la vie échappait aux
lois physiques et chimiques qui régissent le monde inanimé, qu'elle avait
les siennes propres, lesquelles pouvaient même s'opposer à celles qui
président habituellement aux phénomènes de la matière. On verra quel-
ques-uns de nos auteurs soutenir cette thèse : elle n'a pas résisté à l'ob-
servation attentive.
      S'il est vrai que les lois physiques et chimiques laissent échapper le
caractère le plus essentiel, la vie ; s'il est vrai que, une fois vu et dit tout
ce que la physique et la chiimVpeuvent voir et dire, il subsiste quelque
chose d'inexprimé ; s'il est vrai que ce quelque chose est justement le
plus important, le plus caractéristique, il n'en reste pas moins que rien
ne se passe dans un organisme vivant qui soit contraire aux lois de la phy-
sique et de la chimie. La physique et la chimie restent vraies dans le vi-
vant comme en dehors de lui ; mais ni la physique ni la chimie ne suffisent
à expliquer que, dans l'être vivant, tous les phénomènes mécaniques, tou-
tes les réactions soient orientées, dirigées dans un sens, toujours le même,
et qui est favorable à la conservation de la vie.
      Ces discussions ont été de tous temps. Cependant nous avons cru
devoir limiter notre étude au xixe siècle. On devine aisément pourquoi :
elles furent alors particulièrement ardentes.
      A mesure que les progrès de la physique et de la chimie étendaient
le domaine de ces sciences et en précisaient la portée, il semblait que les
 conclusions, qui avaient pu paraître acquises définitivement aux siècles
passés, étaient sans fondement ni certitude, et que le procès était à réviser
 en entier. De là dans les esprits une activité renouvelée pour l'étude de
 ces problèmes, dont la grandeur vient de ce que s'y rattache la question
 des destinées de l'homme.
      Aux matérialistes s'opposait l'animisme avec Stahl, ou le vitalisme