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             se vendit 1002e (?)à la Vente qui s'en fit en 1783; mais nous ignorons dans
  s. la Bib. quelles mains il se trouve aujourd'hui.
nationale.
                      Cette Bible in 8° de 1554, que nous venons de citer, ne fut pas le seul
                livre que de Tournes publia et orna de gravures de ce petit Bernard dont
                Papillon fait un si grand éloge dans son traité historique et pratique de la
                gravure en bois, Tome I e r p e 207 et suivantes, où il cite plusieurs livres tous
                imprimés chez de Tournes et ornés de gravures de sa main ; il paraît que
                celui-ci sut tirer un grand parti du talent de graveur et de son genre de
                gravure dont les planches ont l'avantage de s'user infiniment moins que
                celles sur cuivre, en faisant successivement servir les mêmes gravures à
                différents livres qu'il faisait traduire ou composer exprès en italien ; ainsi
                les mêmes planches servirent à plusieurs éditions de la Bible et du Nouveau
                testament en latin, en français et en italien, puis aux quadrains historiques
                de la Bible en français, puis à ces mêmes quadrains traduits en vers italiens
     ff.        par Damiano Marassi ; et de même celles pour les métamorphoses d'ovide,
                traduites par Marot, servirent à une édition de ce même livre en huitains
           g0   français, puis à une traduction faite de ces huitains en épigrammes
           g0   italiennes faite par Gabriel Symeoni. Aussi, quand on considère le
                nombre d'épreuves qu'on peut tirer d'une planche en bois, sans être jamais
                obligé de la retoucher, et de la facilité de l'imprimer en même temps et de la
                même manière que les lettres mobiles, on regrette que la gravure en ce
                genre soit presqu'entièrement abandonnée par les typographes.
                      Jean de Tournes, à l'exemple de tous les grands imprimeurs de son
                siècle, choisit une devise ou un symbole qui servit de marque caractéristique
                aux livres sortis de ses presses, comme les Aide avaient une Ancre, les
                Gryphe un gryphon, et les Etienne un olivier, et il parait qu'il eût toujours
                pour devise cette belle maxime : Quod tibifieri non vis alteri nefeceris, puis-
                qu'on la trouve déjà sur le livre le plus ancien de ceux qu'il a imprimés qui
                nous ait passé par les mains, savoir le livre de Marc Aurèle Empereur et
                éloquent orateur, in 12. 1544, mais elle y est renfermée dans un ornement
                appelé en termes d'imprimerie un passe partout, sur lequel sont gravés ces
                mots tirés de l'ecclésiaste : Virum de mille unum reperis. Cette même vignet-
                te se retrouve dans d'autres livres qu'il imprima les années suivantes com-
                me le Promptuaire des Conciles en 1546 et les Å’uvres et les jours d'He'siode,