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 traduits en vers français par Le Blanc en 1547, et ce n'est que sur le titre des
 œuvres de Marot, imprimés en 1549, qu'on commence à trouver les deux Erreur. —
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 vipères entrelacées, en forme de cercle, desquelles sortent des viperaux, ce sur le Cicero-
 que Maittaire décrit en latin, d'une manière plus énergique au Tome III nis sententia-
                                                                                    rum i6°;Lac-
 part. 2. p e 493 de ses annales typographiques : Tornœsiorum insigne, dit-il, tantiietc.Opéra
                                                                                    16°,
fuit serpentes bini, capitibus caudisque in girum coeuntibus in se circumvoluti
 cum parvulis ad latus erumpentibus, gnoma hoc in gyro medio inscripta, quod
 tibi, etc. Il y a apparence qu'ayant alors acheté et rebâti dans la rue Raisin,
 au levant de la place de Notre Dame de Confort, autrem* appelée la place
 des Jacobins, une maison où pendait l'enseigne des deux Vipaires, il adopta
 ce symbole dans lequel il inséra son ancienne devise et qu'il mit ensuite à
 la tête de presque tous les livres qu'il imprima et que ses descendants ont
 toujours conservée. Cette conjecture est d'autant plus vraisemblable que
 cet emblème des deux Vipères (mais sans la devise) se voit encore aujour-
 d'hui suspendu à une maison de la rue Raisin S assez vieille pour que ce soit
 la même qu'il avait acquise et rebâtie il y a 250 ans, et que son fils vendit
 sans doute avant ou depuis sa retraite de Lyon.
       Animé du désir d'acquérir de nouvelles connaissances et vivant dans
 une époque remarquable par une inquiétude générale dans les esprits, qui
 porta si aisément une partie de l'Europe à se séparer de l'Eglise de Rome,
 on peut présumer que Jean de Tournes aurait cherché à s'instruire des opi-
 nions des nouveaux réformateurs si son art même ne lui en eût pas procuré
 les moyens : car il parait par l'histoire que leur doctrine s'introduisait en
 France par le moyen des savants Allemands que le désir de François I, de
 de faire renaître le goût des lettres dans son royaume y attira ; et comme il
 n'y avait réellement alors en Allemagne que les protestants qui étudiassent
 les langues grecque et hébraique, presque tous ceux qui vinrent de ce pays
 là étaient luthériens ; ils se répandirent à Paris et à Lyon où ils furent occupés
  dans les imprimeries en qualité de correcteurs, et ils y introduisirent ces
  opinions qui depuis 1517, où Luther commença de prêcher contre les indul-
  gences, avaient fait de grands progrès dans leur patrie. Ainsi soit que com-
  me l'avance le Jésuite Colonia dans son histoire littéraire de Lyon, Jean de
      1. Cette marque était sculptée sur le linteau de la porte de la maison que possédait de Tournes,
 rue Raisin n° 9 (Rue Jean-de-Tournes) ; cette pierre se trouve encore au Musée de Lyon.