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374 CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE élevé dans la même enceinte que son temple. Ils placent au milieu de l'orehestre, sur la thymélé, cette statue d'or et d'ivoire, œuvre d'Alcamène. Le dieu vient assister aux représentations données en son honneur. « Ces représentations, organisées par la cité, sous la sur- veillance du premier archonte, l'archonte Eponyme, étaient essentiellement des concours. Il fallait d'abord être admis à concourir et, dès cette époque, les débutants se plaignaient que l'accès de la Comédie athénienne fût difficile. Chaque poète élu recevait un chœur et sa pièce était mise en répé- tition. L'État recrutait lui-même les acteurs par des examens qui consistaient à réciter devant l'archonte des morceaux du répertoire. De ce côté aussi, il y avait des mécontents. « Les poètes admis à concourir étaient au nombre de six, trois pour la tragédie et trois pour la comédie. Chaque poète tragique présentait quatre pièces, chaque poète comi- que une seule. Au théâtre de Bacchus le spectacle com- mençait au lever du jour et durait jusqu'au soir. Les concours prenaient quatre jours. Le spectateur entendait de suite quatre pièces du même poète. L'heure du repas était sans influence sur le spectacle. On mangeait et on buvait sans quitter sa place. .« Gardons-nous, Messieurs, d'imaginer un aspect de la scène semblable à celui du théâtre romain. La scène grec- que ne dépassait point la hauteur nécessaire pour que la voix de l'acteur arrivât aux derniers gradins. A Athènes, à Delphes, à Argos, le public des places supérieures voyait le paysage ou la mer, la ville ou l'enceinte sacrée, souvent les endroits même où le poète déroulait son action. « Aussi n'était-il pas exigeant pour la mise en scène. Les décors consistaient en toiles peintes et en tapisseries posées à plat, et pour les changements de lieu, en prismes triangu-