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                       SONNETS                              141

Enfin, je prends mon vol ; ma première conquête
Est vierge ; ses beaux yeux me font perdre la tête ;
Je tombe à ses genoux, où je reste enchaîné.

A d'autres, j'ai laissé ces rêves que je brise ;
Et nous sommes partis pour la terre promise,
Où nous baptiserons demain mon premier né.




             LES GAIETÉS DU 13
On dit qu'il ne faut pas braver le nombre treize !
Que pour les bonnes gens ce nombre est dangereux :
Foin d'un scrupule étroit ! moi, j'en ris à mon aise,
J'affirme que le treize a fait bien des heureux.

 Si le treize du mois, vous êtes généreux,
 Dites ! avez-vous cru faire une Å“uvre mauvaise ?
 Et si vous rencontrez un minois qui vous plaise,
 Attendez-vous demain pour en être amoureux ?

 Naître un treize, est-ce un crime ? et mourir, une veine ?
 Que la philosophie ergote là-dessus !
 Chaque jour nous apporte un plaisir, une peine :

 Donc tout calcul est faux, et toute règle vaine :
 Quand les petits bonheurs arrivent par douzaine,
 Quel mortel se plaindra, s'il en trouve un de plus.

                                       Camille VIAL.

>i» 2. — Août 1S96                                     10