Revue du Lyonnais » série 5 - n°22 ( 1896 ) » pp.081

                    SA VIE ET SON Å’UVRE                     81
   Des concurrents de toutes les nations se présentèrent. Il
obtint le premier prix, qui lui fut remis le 12 juin, à la dis-
tribution faite avec solennité, qui est relatée dans l'extrait
suivant du Journal de Lyon du 25 juin 1786, page 213 :

Ier prix de sculpture remporté à Rome par M. Chinard,
       jeune sculpteur de Lyon, le 12 juin          IJ86.


    « M. Chinard, élève de M. Biaise, n'ayant jamais eu l'occa-
sion d'aller dans la capitale, s'est formé uniquement à
l'Ecole royale gratuite de Lyon. Il y a quelques années qu'il
y avait remporté un premier prix. Plusieurs personnes lui
avaient donné des encouragements, et s'étaient empressées
d'avoir de ses ouvrages. Un amateur bien connu dans
cette ville par son goût pour les chefs-d'œuvre des arts, et
par les richesses de ce genre qu'il s'est plu à rassembler
dans son hôtel, a eu la généreuse ambition de mettre
M. Chinard à portée de développer tous ses talents. Il l'a
invité à faire le voyage d'Italie, et pour l'y déterminer lui a
fait quelques avances sur les ouvrages dont il l'avait chargé.
Chinard a fait à Rome un séjour de trois ans, occupé sans
cesse ou à admirer les monuments que renferme cette
métropole des arts, et à perfectionner son goût et ses
talents, ou à faire des ouvrages de sculpture. Les prix pro-
posés par l'Académie romaine de Saint-Luc ont excité son
émulation. Il ne faut pas confondre cette Académie avec
l'académie française établie à Rome en i667,par Louis XIV.
L'Académie française est dirigée par un peintre du Roi,
l'Académie romaine est présidée par des cardinaux, et Ton
doit bien s'attendre qu'il règne toujours un peu de rivalité
entre les deux nations. Le programme des prix de peinture,