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JOSEPH CHINARD, SCULPTEUR 273 n'est pas coupable; je l'ai réclamé auprès de vous pour travailler ici à un monument qu'on veut élever à la Philo- sophie et à la Vérité; envoyez-le-moi, je vous en prie. On dit qu'il est l'ami des gens riches, ce cri poussé avec trop d'inconséquence peut-être est cause qu'il ne jouit pas encore de la liberté : examinons ce qu'il en doit coûter à la Révo- lution si les arts ne sont pas caressés ? « Salut et Fraternité. « Signé : Boisset. » 18 pluviôse an II (6 février 1794). Exposé des faits patriotiques du citoyen républicain Chinard rédigé par Boisset. « Depuis le commencement de la Révolution, il n'a cessé de faire tout ce que le bon républicain doit à la patrie, notamment dans l'affaire du 7 février où il aida à défendre l'arsenal contre les intrigants qui voulaient s'en emparer. Témoin auriculaire le citoyen Pitrat, municipal. « Il partit pour l'Italie après avoir prêté son serment de fidélité à la patrie, dans toutes les fédérations, emportant dans son cœur comme à son chapeau la cocarde nationale qu'il a toujours chérie ; ce fut la première qui se vit à Rome. Il voulut la faire respecter, et vexa les aristocrates ; il méprisa les émigrés, les chassa de son atelier en arrachant leur infâme cocarde blanche; il passa pour un patriote enragé, et se fit un monde d'ennemis, ce que justifieront tous les artistes, et notamment le citoyen Demartinecour. « Il attaqua l'Eglise dans ses préjugés, il modela le Fana- tisme terrassé, la Religion succombant de volupté et châtiée