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I78 BERNARD SALOMON école, mais nous sommes certain qu'il n'a été employé à aucun titre à la décoration du château de Fontaine- bleau. Cette opinion a été émise que Salomon a travaillé pour Jane de Marnef, veuve de Denis Janot, et pour Etienne Groulleau, son second mari ; c'aurait été en 1546 et en 1547. Cela ne serait pas impossible. Cepen- dant Bernard Salomon était à Lyon à cette époque; il était déjà au service de Jean de Tournes et le style des vignettes des éditions parisiennes diffère de celui de notre maître. Le petit Bernard s'est produit précisément au moment de l'évolution imprévue de l'art français qui fut la con- séquence des initiatives de François Ier et par laquelle notre art entra dans une voie nouvelle pleine de gran- deur et de charme. M. Georges Duplessis a fait à ce sujet et avec justesse la remarque que l'exagération momen- tanée de l'élégance amena nos artistes à se préoccuper désormais de la beauté (1). Bernard Salomon s'est marié deux fois. Il a épousé, en premières noces, Anne Marmot, dont il a eu deux enfants : un fils, Jean, et une fille, Antoi- nette, qui devint la femme de Robert Granjon,, de Paris, tailleur de lettres, imprimeur et libraire. Celui-ci vint s'établir à Lyon vers 1556 (2). (1) Histoire de la gravure, 1880, p. 358. (2) Robert Granjon, « tailleur de lettres », figure sur les Esta- ntes de Lyon de 1557. Lors de la monstre des armes en 1560, il a déclaré être imprimeur et avoir « espée et dague ». Il impri- mait encore à Lyon en 1562. Un Antoine Granjon ou Grantjon, orfèvre, travaillait à Lyon de 1555 à 1S67,