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ET D'HISTOIRE 375 laires, représentant des motifs variés tournant sur pivot. Les indications figurées par ces décors étaient fort conven- tionnelles ou, pour mieux dire, très simplifiées. Par là , le théâtre grec se réglait sur l'art plastique.... « Devant la scène ainsi décorée, le chœur fait son entrée. Les choreutes sont vêtues de manière à pouvoir évoluer et danser librement, souvent même déployer beaucoup d'agi- lité. Les acteurs, eux, montés sur la scène, portent des masques, qui allongent et élargissent la tête; sous leurs vêtements teints et brodés de couleurs vives, une matelas- sure épaisse donne à leur corps beaucoup d'ampleur; ils sont chaussés de cothurnes à haute semelle. Ces masques ramenaient les conditions et les passions humaines à un petit nombre de types. Ils représentaient le vieillard, le jeune homme, la femme, la jeune fille, l'esclave, de manière à indiquer, du premier coup d'oeil le rôle du personnage. De même que le poète reçoit du chorège trois acteurs pour représenter au complet la nature humaine, de même il reçoit de la tradition théâtrale vingt-huit masques en tout. C'est à lui de faire passer à travers ces larges bou- ches les paroles qui dévoilent les âmes, de faire briller à travers ces yeux vides les larmes qui révèlent les cœurs. Il est admis que les grands masques, les vêtements rembourrés et les hauts cothurnes avaient pour but de donner aux acteurs tragiques la taille et l'ampleur sans lesquelles ils eussent semblé trop petits dans l'immensité du théâtre grec. Cette raison ne saurait être la principale, car les choreutes se passaient de ces accessoires, et les acteurs de comédie portaient des chaussures ordinaires. Il est probable que, représentant des rois et des héros, c'est-à -dire des person- nages dont le nom seul éveillait une idée de grandeur et de force, les acteurs tragiques devaient traduire aux yeux cette impression. »