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                         ARCHITECTE                         II

sies. Sa porte d'allée est d'une noble simplicité ; l'entresol,
très sobre aussi, fait ressortir ces admirables cariatides de
Guillaume Bonnet dont on ne saurait trop louer la grâce
tranquille; ces deux statues représentant l'Art et l'Industrie
forment entre elles un contraste discret et sont traitées avec
un fini merveilleux, qui montre toute l'envie du sculpteur
de plaire à l'architecte son ami. Les étages, la corniche, les
mansardes sont remarquables de délicatesse, le tout forme
un ensemble agréable, qui, malgré près d'un demi-siècle
n'a pas vieilli. Une maison dans le style de laquelley Bres-
son s'est montré fort original, est la petite maison rue
Saint-Pierre, 4. Sur un terrain exigu, irrégulier elle offrait
de grandes difficultés de composition. La disposition de son
escalier est un véritable tour de force ; quant aux façades,
elles sont charmantes, et d'un genre qu'il est difficile de
classer mais qui n'est certainement pas le genre ennuyeux.
    Dans son discours de réception à l'Académie de Lyon
(16 juillet 1877), Bresson avait pris pour sujet : l'archi-
tecture religieuse du ive au xme siècle, et, après une exposi-
tion historique documentée, avait conclu à l'utilisation des
enseignements du passé sans copie servile. Il mit en prati-
que cette sage conclusion dans les chapelles et églises dont
il fut l'architecte. La plupart sont de style roman, mais d'un
roman original et personnel; quand il adopta le gothique,
comme dans la grande et belle chapelle des Dominicains
aux Brotteaux ; il le fit avec liberté.
   Parmi les chapelles construites par Bresson, celle des
Frères Maristes à Saint-Genis-Laval et celle du collège de
Mongré sont à citer, chacune dans un genre différent. La
première de style gothique avec des faisceaux de minces
colonnettes supportant des voûtes élancées, avec ses longues
fenêtres répandant une lumière abondante, est d'un effet