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                        ET D'HISTOIRE                       373

une estrade en planches. Le théâtre d'Athènes était une part
essentielle du culte de Bacchus. Au mois de Poseidéon en
décembre, lorsque le paysan tirait des amphores le vin de
l'année, chaque dême del'Attique célébrait les Dionysies des
champs. Dans une série de processions à laquelle prennent
part les villages entiers, chantant et dansant, le théâtre grec
est contenu en germe. Les paysans célèbrent le vin, qui
 exalte l'âme et double la vigueur du corps. Les aventures
prêtées au dieu symbolisent cette vertu mystérieuse. Il
suffit de les chanter et de les mimer pour en venir, tout
naturellement, à l'action dramatique. Celle-ci, d'abord
consacrée au seul Bacchus, mélange de bouffonnerie et de
gravité, embrasse peu à peu toutes les légendes de la mytho-
logie et de l'histoire. Divisé en drame sérieux et drame
plaisant, tragédie et comédie, elle devient l'image complète
de la nature, de la vie et des rêves qu'elles inspirent à
l'homme,
    « Cette transformation se produit aux Dionysies de la ville,
les grandes Dionysies. Elles sont célébrées en mars, lors-
que la vigne, gonflée de sève et couverte de bourgeons,
sourit au milieu de larmes. Une procession où figurent les
prêtres, les magistrats, toutes les classes du peuple, promène
 dans la ville l'image du dieu. Des figurants masqués repré-
sentent son cortège de satyres et de bacchantes ; ils dansent
autour de sa statue et miment les épisodes de sa légende ;
les voix des hommes et des enfants se mêlent en son
 honneur et chantent le dithyrambe accompagné par la
 flûte. Sur le parcours du cortège se pressent les étrangers
accourus de la Grèce continentale, des îles, des colonies,
des pays alliés. Athènes, en ce jour, est la capitale du
 monde hellénique. Le soir, à la lueur des torches, les
 éphèbes transportent la statue du dieu dans son théâtre,