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256 BERNARD SALOMON gravé les pourtraicts ou effigies du Promptuaire des Médailles, » dont Guillaume Roville donna la première édition en 1553. Dans l'œuvre du maître P. V., un des dessinateurs ou graveurs employés par Macé Bon- homme et par Roville (..1548-1556), on remarque aussi cette particularité des figures à la taille déme- surée (1). Nous venons de faire la remarque que le petit Ber- nard avait été d'accord avec Jean de Tournes. Il n'eût pas pu à lui seul donner cette direction à l'œuvre de l'imprimeur. Jean de Tournes, apprenti chez les Trechsel, ouvrier et contremaître dans l'atelier de Sébastien Gryphe, n'était certes ni un érudit ni un artiste, mais il a prouvé qu'il avait un mérite plus élevé que celui qu'il devait à son habileté technique ; il avait un sentiment très juste du goût de son temps et l'intelligence des arts du dessin. Il a su organiser excellemment chez lui le travail en toutes ses parties. Un écrivain dont il a publié un des livres, Jacques Péletier (2), a dit de lui qu'il était « un homme de toute diligence et de nulle épargne aux choses de son estât. » ( 0 Les gravures qui portent la signature P. V. sont d'un maître encore inconnu. Elles ont paru d'abord dans des Emblemata Alciati de 1548. On a attribué ces planches à Pierre Woeiriot, mais Woei- riot, né en 1532, ne s'est arrêté à Lyon 4 son retour d'Italie qu'en 1554. Il ne semble pas que les initiales P. V. soient celles d'un impri- meur propriétaire des bois, attendu qu'on ne connaît pas d'imprimeur ou de libraire auquel elles puissent être appliquées. (2) L'auteur du Dialogue de l'ortografe U558) cité par M. Alfred Cartier dans son étude sur Antoine Du Moulin (1896, p. 14), étude intéressante de tout point.