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EN RUSSIE I53 écrivait : « Bien des gens commencent déjà à réclamer « hautement, et même à îa cour, contre la défense des « étoffes d'or et d'argent ; j'appuie ces réclamations, ajou- « tait le consul, toutes les fois que l'occasion s'en pré- c sente sans montrer de l'affectation. » e Ces réclamations se généralisèrent, car la ville de Riga fit aussi des représentations à la Cour contre la défense des étoffes d'or et d'argent et autres choses de même nature (Lettre du 2 avril 1743). Il faut croire que l'édit de la czarine fut promptement lettre morte; en effet, au mois de juillet suivant, le consul écrivait : « Le marchand de Lyon dont j'ai précédemment « parlé (1) fera cette année, malgré la défense des étoffes « d'or et d'argent, pour plus de 150,000 francs d'affaires et « cela avec beaucoup de tranquillité et de sûreté et avec « un profit de 20 à 25 pour 100. » Du reste, l'ancien état de choses ne tarde pas à être offi- ciellement rétabli et, en janvier 1745, une ordonnance publiée laisse espérer qu'il serait bientôt permis à chacun de porter, comme auparavant, toutes sortes d'étoffes d'or et d'argent. Les meilleures relations existaient donc entre la ville de Lyon et la Russie lorsque, en 1746, le vice-chancelier de l'empire, le comte de Woronzow, vint en France avec son épouse, sous le nom de comte de Mailow. On sait qu'il fit un court séjour à Lyon où de riches présents lui furent faits au nom de la cité (2). (1) Je n'ai pas retrouvé la lettre où il en estfait mention. (2) Le voyage du comte de Woronzow eut lieu, je crois, au mois de mai ; le 26, il partait de Paris pour Bruxelles, enchanté de l'accueil qu'il