page suivante »
IJ2 LA MANUFACTURE DES ÉTOFFES DE LYON suivante (1720), c'était un sieur MÉNARD, qui était direc- teur de la manufacture de soie établie à Pétersbourg (1). II Lors de la mort de Pierre-le-Grand et de Catherine Ir% son épouse, la manufacture d'étoffes lyonnaises avait probable- ment été abandonnée en Russie, car dans un mémoire de 1728, il est observé que les étoffes françaises « de soye, or « et argent, étaient estimées au-dessus de celles d'Angle- « terre et de Hollande, tant pour la bonté que pour la « richesse et le bon goût (2). » La czarine Elisabeth, loin de relever cette manufacture dans son Empire, lui porta, au contraire, un grand coup en France, car, par un édit du 22 décembre 1742, elle défendit à plusieurs classes les étoffes d'or et d'argent, les dentelles, etc. « Cette disposition, • écrivait l'ambassa- « deur de France à Pétersbourg, le 24 dudit mois, paraît « d'abord peu considérable; elle fait cependant beaucoup « de plaisir à la noblesse russe qui étoit obligée de se ruiner « pour soutenir le luxe extraordinaire introduit sous le « dernier règne ; elle ne laissera pas que de porter du « préjudice à nos fabriques de Lyon. » Il convient d'observer que cette satisfaction de la noblesse fut de courte durée et que la vanité l'emporta sur l'écono- mie : en effet, le 12 mars suivant (1743) notre consul (1) Plainte est portée contre lui par le consul français qu'il avait insulté. (2) Mémoire concernant le commerce de France en Russie, par Drouet, 1728 (Arch. du M. des Aff. Etr. — Mémoires et documents).