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                             EN RUSSIE                              151

« d'où il a été envoyé à Moscou pour y conduire la manu-
« facture des étoffes de soye ; mais cette occupation ne luy
« convenant point, il a demandé son congé et son passe-
« port luy fut accordé le 30 décembre 1719. Il a sollicité le
« payement des appointements qui luy sont dus à raison
« de 1,200 roubles par an, mais il n'a pu l'obtenir ; cepen-
« dant il a reçu ordre d'un des magistrats de Pétersbourg
« de ne point partir, de donner caution de sa personne ou
« de rendre son passe-port, sinon qu'il serait mis en pri-
« son. Cette violence l'a obligé d'avoir recours à la protec-
« tion du sr De Lavie, consul de la nation, et de se reffu-
« gier chez luy et de déposer dans la chancellerie du
« Consulat le passe-port qui luy a esté accordé, parce
« qu'il luy sert de congé et annule son contrat, mais il se
1 voit dans l'impossibilité de retourner en France à moins
« que S. M. ne fasse connaître ses intentions au czar,
« parce que le baron SchaffirofF prétend de gré ou de force
« le faire servir dans la manufacture dont il est un des
« principaux intéressez et comme il (le sr de Burnonville)
« a des affaires de famille qui l'obligent à retourner en
« France, il supplie le Conseil d'ordonner au sr Lavie
« de solliciter fortement le payement de ce qui luy est
« deu et la permission de se retirer, et de faire sçavoir les
« intentions de S. M. à M. le baron de Schilmille, envoyé
« de S. M. Czarienne affin qu'il en informe le prince son
« maître (1). »
   De Burnonville quitta, je crois, la Russie, car, l'année



   (1) Il fut répondu au sr Lavie qu'il ne devait point se mêler de cette
affaire. (Archives du Ministère de la Marine, B. 2, vol. 48, 12 décem-
bre 1720).