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                       SA VIE ET SON Å’UVRE                93

France, qu'un chargé d'affaires par intérim, Bernard, atta-
ché depuis 40 ans à l'ambassade, remplissant depuis 20 ans
auprès du cardinal les fonctions de secrétaire. Après la
révolution du 10 août 1792, et le 29 du même mois,
Bernard envoya sa démission. Dans sa correspondance avec
le Ministre, il se contenta de mentionner l'arrestation de
Chinard et de Rater, en faisant remarquer qu'ils n'étaient
pas pensionnaires de l'Académie. Il répondit aux amis de ces
artistes qui le priaient d'intervenir auprès du Gouvernement
romain, qu'il était sans qualité, ayant donné sa démission.
   Quoique tenus au secret, les deux artistes ne furent pas
traités avec rigueur, et le procureur fiscal qui alla les visiter
pourvut à leurs besoins matériels.
   Dès que la nouvelle de leur arrestation fut arrivée en
France, leurs familles et surtout celle de Chinard firent
tous leurs efforts pour obtenir leur mise en liberté. La
femme de Chinard s'adressa aux autorités révolutionnaires
de Lyon et au Ministre ; elle fit réclamer son mari par
Fillieux, secrétaire de la Société des Jacobins de Lyon, par
François Billiemas, commissaire du Pouvoir exécutif près le
Tribunal du district de Lyon, et par Pache, ministre de la
Guerre. Elle s'adressa aussi à Mme Lebrun, femme du !/'
ministre des Affaires étrangères, et à Mme Roland, femme
du ministre de l'Intérieur, lequel fit des démarches auprès
de son collègue Lebrun.
   Topino-Lebrun, réfugié à Florence, écrivit pour justifier
Chinard et dit dans sa lettre : « On a saisi un de ses cha-
peaux orné d'une cocarde tricolore, mais il ne le portait
que chez lui. »
   Un citoyen (B...) fit paraître une épître, au citoyen
 Chinard, sculpteur célèbre de Lyon, jeté dans les fers à Rome
pour avoir modelé d'après Vantique la statue de la Liberté.
   N» 2. — Août 1896                                  7